07 août 2013

Nantes, capitale verte : (8) à quoi ça sert que Dantec il se décarcasse ?

Même si les candidats étaient peu nombreux*, obtenir le prix Green Capital 2013 n’a pas été une simple formalité. Il a fallu un « travail intense pour élaborer un rapport détaillé de 200 pages » avant de subir « un grand oral crucial », expliquait le sénateur Ronan Dantec, vice-président de Nantes Métropole. La procédure a duré toute l’année 2010. Nantes, qui a préparé son dossier en 2009, a disposé de plus de trois ans avant de devenir formellement capitale verte de l’Europe en novembre dernier. C'était bien assez pour se préparer à exploiter au mieux cette distinction éphémère qui devait la placer au centre des attentions européennes.
 
« Dans ce but, l’année 2013 a été organisée à Nantes et dans la métropole** en associant les forces vives qui ont un rôle à jouer pour contribuer à l’émergence de la ville durable de demain », annonçaient ensemble Patrick Rimbert et Gilles Retière dans une plaquette intitulée Le Goût de l’avenir, éditée pour célébrer l’événement. « Le projet est collectif, mobilisant les acteurs à tous les niveaux : la Commission européenne, les villes, les institutions locales, les acteurs socio-économiques et les grandes entreprises, les associations et l’ensemble des services des communes de l’agglomération et de Nantes Métropole et, bien sûr, les habitants. »

Tout ça pour ça ? Les trois quarts de l’année Green Capital sont déjà écoulés (elle va de novembre à novembre), et l’on n’a pas vu grand chose. Aucun concept fort n'a structuré la communication autour du label, qui n'a jamais décollé. 

D’après les statistiques de Google Trends, « Nantes green capital » a soulevé un bref mouvement d’intérêt qui a culminé en mai puis a reculé en juin et juillet. Le volume des recherches est si faible que Google ne peut ni les décomposer semaine par semaine, ni les ventiler géographiquement. Les coûteux séjours de l'Aérospatiale à Bruxelles, Turin et bientôt Hambourg n'ont pas eu de grands effets. En VF, les résultats ne sont guère meilleurs : « Nantes capitale verte » n’attire pas plus d’intérêt en juillet 2013 qu’en novembre 2012 ; là encore, aucune répartition géographique n'est possible.

À Nantes même, le prix Green Capital ne semble spontanément associé, et encore, qu’aux sacs de chantier pleins d’herbes folles disséminés ça et là, et qui connotent plus les friches urbaines que l’écologie. Certes, beaucoup de bonnes volontés se sont manifestées et le programme officiel énumère des manifestations nombreuses, mais souvent sans rapport avec le prix Green Capital et qui auraient eu lieu de toute façon, prix ou pas. Et surtout, aucune n’a de vraie visibilité propre. Même le programme officiel Nantes 2013 european green capital met en exergue… Le Voyage à Nantes.

Le phénomène est exactement le même que l'an dernier : Estuaire 2012 avait disparu derrière Le Voyage à Nantes. Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois. Organiser deux manifestations à la fois, c’était une de trop. Voire deux.
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* Dix-sept villes ont candidaté à l’un des deux prix Green Capital 2012 et 2013 : Nantes, Barcelone, Malmö, Nuremberg, Reykjavik, Vitoria-Gasteiz, Anvers, Bologne, Budapest, Espoo, Glasgow, Lodz, Ljubljana, Murcie, Rome, Séville et Torun. Vitoria-Gasteiz a obtenu le prix pour 2012, Nantes pour 2013.
** Comme on l'a déjà noté, la métropole était pourtant exclue formellement de la compétition.

L’intégrale de Nantes, capitale verte :

6 commentaires:

  1. Envol des fauteuils...
    A côté des "sacs de chantiers", des fauteuils blancs certes peu confortables, mais invitant à la pause le long de la ligne verte, ont été installés, avec de jolis coussins plats colorés... Ce fut le cas Place F Fournier devant l'Eglise St Nicolas.. jusqu'au 18 juillet, jour de leur envol ! Ce jour-là, un camion de la ville les a emportés (j'ai la photo)! Pour quelle destination et surtout POURQUOI ? Qui a demandé et obtenu ce déshabillage ? J'ai ma petite idée... je pense qu'il s'agit d'un voisin excédé d'être réveillé la nuit, aux heures de fermeture des bars (2h. puis 4h...), par les noctambules qui s'installaient dans ces fauteuils et poursuivaient bruyamment leurs soirées... Si c'est le cas, il doit s'agir d'un voisin fort influent... et qui doit toujours pester, car à défaut de fauteuils, les marches du parvis de l'église sont aussi accueillantes et fort fréquentées... Alors l'église va-t-elle disparaître également ? Devant ce non-sens, j'ose espérer qu'il y a une autre explication ?

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  2. Cher SVEN,

    Pardonne cette nouvelle intervention pour témoigner de la justesse de ton article salutaire! Heureusement que ton blog existe pour nous rassurer que nous sommes des citoyens , électeurs, contribuables " normaux réactionnaires". Ce matin, je découvre la pleine page 7 édition Sud O.F de propagande profil Pravda - tourista de machination. Surréaliste à la lecture surtout des légendes photos! Bien entendu,la fréquentation ( sans départ à l'étranger des français) est citée en " croissance". Pas de bilan budgétaire de vérité comme dans ton article voyage profil cour des comptes!En ce qui concerne la green peine capitale, j'avais " dénoncé" sur PO ( comme sur la photo) les sacs verts peinturlurés du voyage. En particulier ceux des travaux forcés de la gare servant de bacs à cigarettes et de canisettes Bientôt les travaux forcés à perpétuité du train - train quotidien de la nouvelle gare? Pire, en footing sur la ligne Busway, j'ai rencontré l'arroseur arrosé du film vert de la grillade des " herbes à mirages". A proximité de Carrefour, l'eau tentait de réanimer les plantations du contribuables. J'ai poussé un cri de Tarzan au passage et le jardinier de l'impôt gaspillé m'a pris pour E.T.En plus un " bobo écolo" désertant la piste recyclable roulait en faisant le trottoir en yoga ergonomique du "biclou". Un kinésithérapeute? C'est vrai que le vélo Nantais bénéficie de la remise d'achat d'une prime de nos impôts. O.F. consacre ( en un seul mot) la visite du cyclotourisme ponctuel! Je me demande ce que les potes O.F de la machination et du
    voyage vont titrer du projet pharahonique " herroné de budget". En première page, il titre " Les machines de l'île le rêve à hauteur d'enfant". 600 000 visiteurs matures? Le budget à la hauteur des 35 000 000 € de la hauteur du "n'héron de l'em - pire" Blaise sans Pascal. Vite le retour des canards naufragés pour la médaille Olympique du sauvetage dans la crue centennale du caisson . Celui d'un nouveau CHU qui sera sur la place Titanic - Nautilus!L'urgence en architecture de morgue.Les ambulances peintes en corbillards. Le dernier voyage " des figurines culturelles" du délit de faciès de la rosette hiéroglyphe fiscale! Celle du contribuable blessé par les feuille mortes d'impôts de son nouveau testament des taxes héritées! Le mur " lamentable" du voyage?

    Bonne journée SVEN, MERCI pour ta patience de mon bref passage. Gilbert

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  3. SVEN,

    Je dois corriger "ad libitum" de la lecture mes fautes pharaoniques ... et autres pluriel. Bref, tout le bon sens! Ma photo n'étant pas un poster d'influence de CV, je ne suis pas candidat au prix Pulitzer! Il paraît qu'il existe un syndrome de Paris des touristes japonais qui en font une dépression après la découverte d' une partie de la France. Le célèbre baiser d'un couple photographié sur un banc serait une légende romantique! Le strapontin vert du noctambulisme bruyant nantais permettant une " pause d’insomnie" serait - il une contrefaçon? A savoir l'électrification d'une chaise à bougies condamnable de la peine capitale verte? " Oyez, oyez bonne gens, Rêvez, la garde veille sur vous"!

    Bon, au plaisir de lire des nouveaux articles! Bonne fin de journée SVEN.

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  4. Rien à voir avec le sujet mais petite contradiction de la politique culturelle de M. Jossic

    La Saint Yves fêtée au château des ducs de Bretagne à Nantes
    Publié le 19/05/07 22:06 par Maryvonne Cadiou

    "Jean Louis Jossic", conseiller municipal, représentant le député-maire de Nantes Jean Marc Ayrault ainsi que Yannick Guin, adjoint à la culture et au patrimoine, souhaite la bienvenue à tous et fait remarquer que, "avec le celtisme, et l''irlandisme', nous manquions un peu de 'bretonisme', ce qui est fini dorénavant", constatant l'ampleur que cette fête des Bretons a prise depuis dix ans.


    JOSSIC > La culture qui émancipe, ça peut rendre remuant… Il y a quand même une différence entre la droite et la gauche sur ce plan-là. Je ne crois pas qu’il y ait une culture de droite et une culture de gauche, mais il y a des pratiques culturelles de droite et des pratiques culturelles de gauche. Prenons le cas du patrimoine. Une ville de droite va s’intéresser beaucoup plus au patrimoine noble, au patrimoine architectural, et beaucoup moins aux patrimoines différents, notamment le patrimoine ouvrier. Une ville de droite s’appuiera davantage sur une culture patrimoniale et sera moins en recherche des nouvelles formes qui peuvent déranger. Il y a aussi une grande différence à l’égard du public : d’un côté, des publics acquis dont on se contente ; de l’autre, une recherche d’élargissement des publics. Une politique de droite s’appuie généralement sur des grands établissements municipaux et moins sur la vitalité associative. Elle se contente de programmations un peu plan-plan. Des municipalités qui font à la fois la politique et la programmation culturelle, on a connu ça à Nantes ! Dominique Pervenche [adjoint à la Culture du maire RPR Michel Chauty], je n’ai rien contre lui, maintenant il y a péremption, avait créé lui-même le grand festival de Nantes, le Festival des chœurs d’enfants, parce que c’était son dada, sa marotte. Ce n’est pas comme ça qu’on fonctionne ! Ce n’est pas moi qui vais créer un festival breton ! Vous savez, ça se sent, quand on débarque dans une ville pour chanter. Pas besoin de savoir si la salle s’appelle Benoît-Frachon, Léo-Lagrange ou Douste-Blazy pour sentir si on se trouve dans une ville qui a des pratiques culturelles de gauche ou de droite. Ça se sent très vite à la manière dont est tenue la boutique, au contact humain, à la programmation.
    Place public
    Place publique #10

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  5. Je pense que la place de Jean-Louis Jossic n'est pas facile ! Heureusement pour lui, comme le montre son discours complètement convenu sur la culture de gauche et la culture de droite, il est très capable de pratiquer la langue de bois ("une ville de droite s'appuie généralement sur des grands établissements municipaux et moins sur la vitalité associative" ? Ah ! ah ! avec le Lieu unique, la Fabrique, etc., Nantes glisse vers l'extrême-droite, alors ?).
    Ca lui permet de camoufler un peu les contradictions entre son oeuvre d'artiste et son rôle d'adjoint au maire. C'est très dommage, car il pourrait se permettre plus de liberté de parole : la municipalité nantaise a plus besoin de lui qu'il n'a besoin d'elle. Mais je crois que c'est un type loyal, fidèle à la parole donnée, ce qui l'amène à avaler trop de couleuvres. J'espère qu'un jour il retrouvera sa liberté d'expression.

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  6. Jean Louis Jossic "retrouver sa liberté d'expression ! " Halte là, Monsieur Sven, halte à la perte de la raison, vous nous avez habitués à une perception plus subtile des acteurs du cirque municipal ! 
    Voyez sa position sur NDDL le rayonnement de la Bretagne par la construction d'un airport HQE à proximité de la capitale éternelle et indivisible lui convient parfaitement !

    Certes il y a bien eu deux services culturels à Nantes pendant de longues années, celui de Jean-Marc et celui de Jean-Louis... Raison principale, à mon humble avis, de ce gâchis et cette surenchère dans le mélange artistique, touristique, économique mâtiné de com'.

    Le contribuable Le Scorff

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