19 juillet 2016

Les Machines de l’île ont très chaud

N’est-il pas un peu étonnant que Les Machines de l’île n’aient pas davantage claironné leur score de fréquentation de l’an dernier ? Avec 613.496 billets vendus, elles ont franchi en 2015 la barre des 600.000 espérée depuis longtemps. (Au fait, pourquoi parlent-elles à présent de « billets vendus » et non de « visiteurs » comme par le passé ? Serait-ce parce que les tours doubles du Carrousel vendus certains jours sont comptés pour deux billets, mais qu’il serait difficile de les compter pour deux visiteurs ?)

Même en retard sur les promesses, ce score de 613.496 billets vendus est un bon score. Enfin, plus ou moins. Comme on l’a déjà indiqué, il faudrait vendre au moins 630.000 billets pour retrouver le rythme de fréquentation du deuxième semestre 2012, après l’ouverture du Carrousel. Et puis, la progression des ventes d’une année sur l’autre n’a été en fait que de 3,8 %. C’est à peu près le rythme annoncé par Le Voyage à Nantes pour la saison estivale 2015, même si comme d’habitude les chiffres du VAN sont d’une fiabilité douteuse. Partout dans la région, les sites touristiques ont annoncé des progressions bien supérieures (+ 12 % au Puy-du-Fou). Donc, non, en fait, la saison 2015 n’a pas été si glorieuse pour Les Machines de l’île.

On s'en rend mieux compte au vu du cocorico publié début mai 2016 : depuis le début de l'année, Les Machines de l’île avaient accueilli 36.784 visiteurs de plus que l’an dernier à la même période soit + 24,63 % (Presse Océan du 13 mai 2016). Le progrès est incontestable : l’arrivée d’une araignée dans la Galerie, bien mise en valeur par la presse, a fait revenir des visiteurs locaux. Et l’animation de la Galerie, qui s’était dégradée, a été redynamisée. Mais ce mieux est relatif : il révèle surtout que Les Machines ne se portaient pas très bien début 2015. Ce qui confirme l’analyse faite ici l’an dernier : l’absence de célébration autour du 3 millionième visiteur signifiait que cet obscur objet statistique est passé à la caisse plus tard qu’espéré. 

Si l’amélioration du début d’année (+ 24,63 %) se confirme tout au long de 2016, Les Machines devraient vendre 764.600 billets cette année. Là, pour le coup, ce serait un beau succès : je m’engage à manger mon chapeau s’il se concrétise. Et je devrais assez vite savoir si je dois préparer le sel et le poivre en fonction de la date de célébration du 4 millionième visiteur. A fin 2015, le nombre total de visiteurs des Machines, à en croire les chiffres officiellement publiés (sous toutes réserves, donc), s’élevait à 3.520.619. Si l’on y ajoute les 186.130 du début de l’année, le total général atteignait 3.706.749. Il manquait donc 293.251 billets, soit 38,4 % de 764.000, pour arriver à 4 millions.

Relégué en panne sous les Nefs depuis la semaine dernière
le Grand éléphant assiste ce soir à un dîner de gala.
La fréquentation des Machines au mois le mois est difficile à connaître, mais du temps où elle était publiée, les quatre premiers mois de l’année représentaient entre 20 et 23,5 % de la fréquentation annuelle. Or les 186.130 billets vendus avant l’annonce du 13 mai sont cohérents avec cette proportion : ils représentent 24,34 % de 764.600. Poursuivons donc l’extrapolation. Les sept premiers mois de l’année représentaient 50 à 55 % de l’année environ. Et les huit premiers mois 73 à 75 % environ. C’est-à-dire que le 4 millionnième visiteur devrait se présenter aux alentours du 15 août, un moment idéal pour faire du buzz à l’intention des Nantais déjà rentrés de vacances. Au-delà du 20 août, les 764.600 billets vendus seraient sans doute à oublier. Et au-delà du 15 septembre, la réédition du score de 2016 deviendrait elle-même improbable.

Pas un chat à la billetterie du Carrousel sur le petit coup de
17h00. Les longues queues de naguère ne sont qu'un souvenir.
Or la situation, ces temps-ci, n’incite pas franchement à l’optimisme. Le Grand éléphant, qui avait pourtant subi sa révision annuelle début juin, est en panne depuis plusieurs jours, soit un déficit de plus de 500 billets par jour. Et l’on ignore à cette heure quand il pourra redémarrer. Quant au Carrousel, c’est une constante : il fonctionne mieux par temps gris en saison et par beau temps hors saison. La canicule a fait dégringoler sa fréquentation, qui ne devait déjà pas être trop fringante, puisqu’il doit vendre deux tours pour le prix d’un tous les jours de 10h00 à 14h00.

Ce n’est pas de chance. Mais la chance compte aussi dans l’exploitation d’un équipement touristique. Et l’Arbre aux hérons, au fait, il sera à l’abri des pannes mécaniques et des caprices de la météo, lui ?

L'esplanade des Chantiers vers 17h00. Moins de monde qu'un jour d'hiver.

4 commentaires:

  1. Les Machines infantilisantes bouffeuses de subventions, ça suffit ! Cette fête à Neuneu est maintenant devenue l'image touristique (et culturel, sic) associée à Nantes, la honte !

    "Comment l'art public gratuit a ramené une ville à la vie" déclarait The Guardian la semaine dernière à propos de Nantes... Gratuit vous avez dit gratuit !?

    RépondreSupprimer
  2. Nantais pendant près de 10 ans, habitant plein centre à l'époque, je n'ai eu aucun remord à quitter cette ville. Aujourd'hui à Saint Nazaire, ville en plein essor (mais encore honteux de le dire), je ne regrette pas ces flonflons machinesques et autres absurdités qui faisaient gonfler chaque année ma gabelle locale. Vous avez totalement raison : la meforme d'une ville... tout est dit.

    RépondreSupprimer
  3. La directrice de l'office du tourisme qui s’emmêle les pinceaux en plein direct sur France 3 régionale dans les chiffres de fréquentation des touristes dans la ville.
    A ce propos, la caméra et surtout la personne cachait bien l'immonde ligne de haute tension présente dans les douves du chateau : un signe ?

    Le reportage montrait quelques touristes québécois aimant les Machines sans savoir vraiment pourquoi : si c'est ça l'image de la ville de Nantes, alors moi aussi, je risque de me mettre en exil !

    Quoi qu'il en soit, mon ressenti est qu'il y a beaucoup moins de touristes que l'année dernière !

    RépondreSupprimer
  4. "Le reportage montrait quelques touristes québécois aimant les Machines sans vraiment savoir pourquoi". En revanche, un paquet de nantais savent pourquoi ils les détestent...

    "Nantes, ville d'art et d'histoire" annoncent de grands panneaux d'entrée de ville. Nos touristes québécois, polis et bien élevés, n'ont peut-être pas voulu froisser leur interviewer en exprimant leur déception et leur dépit devant ce spectacle affligeant des Machines ?

    @Cyrille44 prêt pour un Nanxit ? Je ne suis pas aussi déterminé que vous mais l'idée fait son chemin !

    RépondreSupprimer