28 décembre 2017

Bolopoly (37) : la SoNantes vaut 521 euros

Le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (BODACC) publie aujourd’hui l’annonce du rachat du fonds de commerce de SoNao par La SoNantaise. Autrement dit, la société anonyme SoNao, avant de disparaître, vend son activité décrite comme le « développement de monnaie locale » à une association loi de 1901 créée au départ dans un but d’animation autour de la SoNantes.

Prix de vente de cette activité qui a englouti environ 1,2 million d’euros (après environ 0,8 million de frais d’étude) : 521 euros. Oui, euros : le prix n'est même pas exprimé en SoNantes. C’est dire à quel point le naufrage est complet !

Le sabordage de la SoNao met fin aux pertes de ce côté. Mais il ne dit pas qui paiera le fonctionnement de La SoNantaise. Dans ses statuts, l’association stipule que ses recettes proviennent premièrement « des subventions de toute nature ». Nantes Métropole n’en a sans doute pas fini avec cette créature dont elle est membre fondatrice – aux côtés de la Chambre de commerce et d’industrie et la Chambre des métiers et de l’artisanat, qu’elle avait réussi à embarquer dans l’aventure.

« Sur ce sujet technique, vous trompez nos concitoyens », s’était insurgée Stéphanie Houel lors du conseil métropolitain du 6 février 2015, qui avait décidé la création de la SoNantes et l’adhésion à la SoNantaise, en alignant une demi-douzaine d’arguments. « Vous prenez vos désirs pour des réalités. Vous procédez à des raccourcis de raisonnements qui ne sont ni exacts, ni honnêtes. Hélas l’économie ne fonctionne pas comme cela, et la réalité économique, elle, ne ment pas. »

« Quelle agressivité, quelle caricature, quel conservatisme, et je dirais même, quel obscurantisme », avait répliqué Pascal Bolo, porteur du projet SoNantes. Des fois, ça fait du bien de relire les vieux P.V. du conseil métropolitain.

27 décembre 2017

Nantes, phare de la publicité péripatéticienne

Nantes fait les titres de la presse nationale parce qu’on y testera les marquages au sol publicitaires.

Ce futur a de quoi surprendre. Il y a bien longtemps que nos trottoirs, déjà encombrés par la multiplication des potelets et autres mobiliers urbains, servent à autre chose qu’à poser les pieds.

Tenez, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais depuis des années, une bande de peinture, d’abord rose, puis verte, parcourt sur des kilomètres les trottoirs nantais. Son rôle est bien celui d’un marquage publicitaire : elle guide les touristes venus dépenser à Nantes leur bon argent.

L’exemple venant de haut, il n’est pas étonnant que d’autres aient suivi. D’autant plus que l’état des trottoirs incite à bien regarder où l’on met les pieds, donc à voir ce qui y est écrit. Encore une fois, Nantes a de l’avance sur les autres ! Quelle gloire.


26 décembre 2017

La chambre régionale des comptes ignore le dérapage budgétaire du Carrousel des mondes marins

La chambre régionale des comptes des Pays de la Loire n’a pas tout vu. La section 6.2.2. de son rapport d’observations définitives sur la SPL Le Voyage à Nantes, c’est-à-dire le passage consacré à la construction du Carrousel des mondes marins, omet un détail important.

Certes, la chambre a relevé dans cette opération ce qu’elle appelle, dans son langage toujours mesuré, « de nombreuses insuffisances » : absence de publication d’avis d’attribution de marchés, absence de suivi des marchés, rétroactivité illégale d’un contrat administratif, absence de définition préalable des besoins pour les contrats passés avec La Machine et même absence de contrat écrit dans certains cas, versement irrégulier de droits d’auteur, etc. Au total, 21 types d’irrégularités différentes. Un vrai cas d’école !

Une foultitude de griefs, donc, et un unique sujet de satisfaction : le respect du budget, ou presque puisque « le bilan global de cette opération, toutes prestations confondues, représente un montant de 10 096 689 € HT70 (11 927 328 € TTC), pour un budget prévisionnel de 9 924 329 € et un budget initial voté de 10 000 313 €. »

Jean Blaise, directeur général de la SPL Le Voyage à Nantes n’allait pas manquer ça. Dans sa réponse ampoulée à la chambre régionale des comptes (« je nous félicite mutuellement de ce travail riche et fructueux »), il écrit : « la DSP [délégation de service public] fixait une enveloppe budgétaire qui a été tenue à 1 %, et une date prévisionnelle d’ouverture, qui a été anticipée de 2 mois. »

En réalité, l’histoire du Carrousel commence bien avant la DSP entrée en vigueur le 1er janvier 2011. Que la chambre régionale des comptes ne soit pas remontée au-delà, cela peut se comprendre : son contrôle ne portait que sur les années 2011 et suivantes. De la part de Jean Blaise, c’est plus contestable. 

Le début de l'histoire remonte précisément au 26 octobre 2007, date à laquelle le conseil de Nantes Métropole a voté la construction du Carrousel des mondes marins pour un coût de 6,4 millions d’euros. L’attraction devait ouvrir au début de l’été 2009. Le chantier a pris du retard à cause d’une exigence de la préfecture : pas question de construire le Carrousel sans appels d’offres. (Dommage ! le rapport de la chambre régionale des comptes n’en aurait été que plus gratiné !)

Si l’on se réfère à la DSP de 2011, donc, le projet est dans les clous. Mais la DSP elle-même a entériné un dérapage budgétaire colossal de plus de 56 % (10 millions au lieu de 6,4), sans parler d’un dérapage chronologique de deux années par rapport à la décision initiale.

« Les échanges avec la SPL ont clairement permis d’établir que le contrat donnait une liberté d’action entre les co-contractants, tant que l’enveloppe budgétaire était respectée », écrit la chambre régionale des comptes à propos des rapports entre Le Voyage à Nantes et l’association La Machine. De toute évidence, il est plus facile de respecter une enveloppe budgétaire quand on a eu à mi-parcours l’occasion de l’élargir au montant de dépenses qu’on comptait atteindre.

12 décembre 2017

Le Voyage à Nantes : le vrai coût des œuvres d’Estuaire selon la chambre régionale des comptes

Il faudra bien sûr revenir en détail sur le rapport de la chambre régionale des comptes consacré au Voyage à Nantes – y compris sur ce qui n’y est pas dit. En guise d’amuse-gueule, un bref retour en arrière sur les œuvres dites « pérennes » (quoique...) réalisées dans le cadre des opérations Estuaire. La troisième de ces biennales, celle de 2011 qui a eu lieu en 2012, se situe dans la période couverte par l’examen de la chambre régionale des comptes*.

Interrogé sur le coût d’une de ces œuvres, Jean Blaise répondait : « J’en sais rien et je m’en fous complètement ». La chambre « s’en fout » moins que lui : elle a dressé un tableau du montant d’acquisition des œuvres, reproduit p. 61 de son rapport.

Le record appartient à l’Observatoire de Tadashi Kawamata à Lavau avec plus de 850.000 euros. Soit. Sa tour et son kilomètre de cheminement représentent un gros travail de menuiserie. Le problème est plutôt de savoir combien de temps durera sa « ⁠pérennité », car son bois de châtaignier vieillit vite.

Sur la deuxième marche du podium, c’est à peine croyable : la Maison dans la Loire de Couëron, avec plus de 800.000 euros. On se frotte les yeux. Huit cent mille euros pour ce gros cube de béton tout bête, posé de travers sur un fond vaseux ? On se dit que la somme doit englober aussi son ancêtre plus audacieuse de la première édition d’Estuaire, vite engloutie par la Loire. Mais non : la chambre régionale des comptes indique bien que la date de début d’immobilisation est le 1er juin 2012. Son inventeur, Jean-Luc Courcoult, est un habitué des gros budgets, ceci explique peut-être cela.

Les Anneaux de Buren, moitié moins chers que le Péage sauvage

À côté, le Serpent d’Océan de Huang Yong Ping, à Saint-Brévin, aurait presque l’air d’un cadeau. Il est vrai que l’œuvre n’est pas tout à fait unique puisque son auteur a multiplié les serpents géants. Au passage, un petit mystère : le Serpent est inscrit dans les comptes du Voyages à Nantes pour 750.595,10 euros. D’après l’Union européenne, qui en a financé une partie, il a coûté 694.955 euros. D’où vient la différence, soit quand même 55.640 euros ? La chambre ne semble pas l’avoir remarquée.

À cause de cet écart, le Péage sauvage rate le podium : il est quatrième avec 709.410 euros. Le Péage sauvage ? Qui se souvient donc de cette construction de bois censée représenter un péage d’autoroute ? Elle est toujours là, noircie par le temps, derrière la piscine de la Petite Californie. Les habitants de Malakoff qui rejoignent à pied la station de tram Moutonnerie peuvent la voir – du moins les jours où les hautes herbes ont été coupées.

Autrement plus visibles, les Anneaux de Buren n’ont coûté que 312.443,38 euros, soit même pas le double du Pendule de Trentemoult, qui n’est jamais qu’un gros balancier accroché à une trémie à sable, 186.141,94 euros**. Pour les familiers de l’île de Nantes, le Mètre à ruban de la rue La Nouë Bras-de-fer a coûté 91.113,91 euros, le Zebra Crossing, un peu plus loin, 55.949,78 euros (sa conception n’a pourtant pas demandé un effort colossal : il reproduit un passage pour piétons à l’anglaise) et la Résolution des forces en présence, énorme et spectaculaire hérisson de bois initialement exposé par Vincent Mauger place du Bouffay, 100.477,06 euros.>
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* Les éditions 2007 et 2009 avaient déjà valu à Jean Blaise les reproches de la chambre régionale des comptes en 2011 ! C'est un "bon client".
** Sans compter le coût de la rénovation effectuée en 2014 sur cette oeuvre de 2009.

11 décembre 2017

Lobbying pour NDDL (44) Réfayraultdum

Jean-Marc Ayrault est sorti de son placard hier pour réclamer dans Le Journal du dimanche la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes. À trois jours de la remise du rapport des médiateurs au gouvernement, il veut peser dans la balance. Mais de quel côté son poids la fera-t-il pencher ? N’est-il pas discrédité au point que s’il dit oui, l’opinion ira vers le non ? Sera-t-il Grouchy ou Blücher ?

« Passer outre le référendum serait un déni de démocratie », proclame-t-il. Certes, en tant que maire de Nantes, il était familier des présentations biaisées, si ce n’est mensongères (au point même de voir une flèche sur une cathédrale qui n’en a jamais porté). Mais on ne peut soupçonner un ancien premier ministre d’ignorer que ce « référendum »était en réalité une simple « consultation ». C’est donc délibérément qu'il a choisi de fausser le vocabulaire. Il n’est pas seul : tout le camp pro-aéroport en fait autant ces temps-ci. Voici une affichette brandie l’autre jour à Nantes :


 Et voici le bulletin de vote réel du 26 juin 2016 :

On voit que la transformation de la « consultation » en « référendum » n’est pas une simple étourderie. Il y a falsification délibérée. Et si évidente qu’on peut s’interroger sur sa motivation : Pourquoi jouer ainsi sur les mots ? Qui cherche-t-on à tromper avec une manipulation aussi grossière ?
Plus c'est gros plus ça passe ?

06 décembre 2017

Quelle promotion pour Jean Blaise après le contrôle de la chambre régionale des comptes ?

Tout à la fin de sa séance du 8 décembre, au 39e point de l’ordre du jour, alors que chacun fatigué n’aspirera qu’à rentrer chez soi, le conseil de Nantes Métropole doit examiner le rapport de la chambre régionale des comptes sur Le Voyage à Nantes.

Il sera un peu tard alors pour déterminer la promotion méritée par Jean Blaise. Oui, la promotion. Ce n’est pas la première fois qu’il croise le chemin de la Chambre. En 2011, elle avait sévèrement critiqué sa gestion du Lieu Unique. Que croit-on qu’il arriva ? Avant même que l’encre du rapport ne fût sèche, Jean-Marc Ayrault promut le patron du LU à la tête d’une structure beaucoup plus importante, Le Voyage à Nantes. Johanna Rolland ne saurait faire moins que son prédécesseur.

À en croire le dossier publié hier par Presse Océan, les critiques de la chambre régionale des comptes se concentreraient sur la construction du Carrousel des mondes marins. Celle-ci date pourtant d’une époque où Jean Blaise, qui venait d’être épinglé au titre du Lieu Unique, aurait dû rectifier sa gestion.

Travaux de construction du Carrousel en 2011
Insister sur le Carrousel présente quand même un avantage : c’est de l’histoire ancienne puisque l’attraction des Machines de l’île a été inaugurée en juillet 2012. Braquer les projecteurs sur un aspect secondaire des reproches qu’on leur fait est une tactique classique des personnages et institutions visés par les rapports de la cour des comptes et des chambres régionales des comptes. Comme les rapports leur sont communiqués avant publication, il n’est pas difficile d’organiser des « fuites » par l’intermédiaire de journalistes bienveillants. Serait-ce le cas ici ? Le doute est permis puisqu’il est arrivé à Emmanuel Vautier, signataire du dossier de Presse Océan, de relayer les dires de Jean Blaise sans trop de contestation. On verra bien dans quelques jours, à la publication du rapport d’observations définitives, si le Carrousel y tient la vedette ou pas.

Déjà, pourtant, certains signes donnent à penser que les critiques de la Chambre ne se bornent pas là. Par exemple, le Voyage à Nantes a publié cette année dans la rubrique « Marchés publics » de son site web des avis de marchés publics portant sur la réalisation d’œuvres destinées à son opération estivale 2017 (« une œuvre pour la place Royale à Nantes », « une œuvre pour la place Graslin à Nantes », « une œuvre pour la place du Bouffay à Nantes » et « une installation ludique », formule cabalistique qui désignait sans doute le toboggan du château des ducs de Bretagne ‑ tiens, il n’est donc pas une « œuvre », lui ?). En creux, cela pose la question de l’absence de marchés publics les cinq années précédentes. Les sommes en jeu pourraient se chiffrer en millions d’euros.

05 décembre 2017

Lobbying pour NDDL (43) Référendum du 26 juin 2016 ? C’est juste pas vrai

De l’eau a passé sous les ponts depuis l’époque où le président de la région des Pays de la Loire cherchait un professionnel du lobbying pour assurer la propagande du projet de Notre-Dame-des-Landes aux frais des contribuables. Il est clair que, de manière plus discrète, des professionnels de la communication sont entrés dans la boucle par la suite.

Depuis quelques mois, il semble qu’ait été recruté un spécialiste de la communication événementielle. Celle-ci vise à organiser des événements plus ou moins spectaculaires qui produiront des retombées presse et des images reprises par les réseaux sociaux. On a ainsi vu un empilement de cartons de déménagement devant la préfecture ou un simulacre de crash aérien devant la cathédrale.

Ces opérations ont rempli leur objectif tactique : elles ont fait causer. Sur le plan stratégique, c’est autre chose : elles ont montré la faible capacité de mobilisation des partisans de l’aéroport, rassemblant au maximum deux cents ou trois cents personnes. Ce que le gouvernement, qui devrait prendre sa décision dans la deuxième quinzaine de décembre, n’aura pas manqué de noter.

Sur le plan éthique enfin, le dernier en date de ces événements pose problème. Les professionnels de la communication aiment à dire que leur métier, c’est « la vérité bien dite ». Mais samedi dernier, l’événement pro-NDDL a consisté à « rebaptiser » la place Royale en « place du référendum du 26 juin 2016 ». Là, on sort carrément de la vérité pour entrer dans l’univers des fake news.

Un marqueur d’ignorance juridique

Le mot « référendum » est souvent utilisé sur les réseaux sociaux à propos du scrutin du 26 juin 2016. C’est en général un marqueur d’ignorance juridique. Ce scrutin était en effet une « consultation locale » et pas du tout un référendum. Un référendum est une procédure décisionnaire. Une consultation est juste… consultative. La première phrase de l’ordonnance du 21 avril 2016, qui a créé la consultation locale, est tout à fait explicite : « L'État peut consulter les électeurs d'une aire territoriale déterminée afin de recueillir leur avis… ».

Consultation : c'était écrit dessus
Recueillir leur avis : on ne saurait mieux dire que le vote était une indication, pas une décision, celle-ci restant de la compétence de l’État, comme tout ce qui concerne le transport aérien. Bien entendu, cela invalide toutes les proclamations sur le thème « le peuple de Loire-Atlantique a décidé que l’aéroport devait être construit ». Le peuple n’a rien décidé du tout, il a juste donné son avis, la décision n’appartenant qu’au gouvernement qui l’avait interrogé. Lequel gouvernement a implicitement décidé de ne pas suivre cet avis puisqu’il n’a rien fait.

Peut-être l’internaute de base ne fait-il pas bien la distinction entre référendum et consultation. En revanche, on ne soupçonnera pas les dirigeants des associations pro-aéroport d’ignorer la loi, dont par ailleurs ils se réclament sans cesse. C’est donc délibérément qu’ils ont falsifié la vérité en communiquant sur le thème du « référendum du 26 juin 2016 » au lieu de la « consultation du 26 juin 2016 ». Tout en rendant compte de leur événement, Ouest France les a assez sèchement recadrés : « Rappelons que c’était une consultation pour avis ».

Cet épisode est peut-être mineur. Mais il oblige à se poser cette question : Si les partisans du projet ne reculent pas devant une falsification aussi patente, se pourrait-il que leurs arguments soient mensongers aussi sur d’autres points ?

04 décembre 2017

Bolopoly (36) : Amato revient à Nantes pour parler d’autre chose

Ce soir à 19h50, à l’IMT Atlantique, Massimo Amato prononcera une conférence sur le thème : « Monnaie unique ou monnaie commune : quel avenir pour l'Euro ? ».

Professeur à l’université Bocconi de Milan, Massimo Amato est un spécialiste de l’histoire économique. Ses cours s’intitulent « Storia, istituzioni e crisi del sistema finanziario globale » ou « Storia economica e del pensiero economico ». Après avoir exploré le passé de l’économie, il disserte donc sur l’avenir. Pourquoi pas ? mais c’est plutôt sur le présent qu’on aimerait l’interroger.

Car le professeur Amato est le père spirituel de la SoNantes, notre désastreuse monnaie locale « complémentaire ». Hébergé pendant dix-huit mois par une institution para-municipale, l’Institut d’études avancées de Nantes, il y avait milité pour la création d'une monnaie locale. Et il avait convaincu l’adjoint aux finances de Nantes, Pascal Bolo, qui lui a publiquement rendu hommage devant le conseil municipal en décembre 2014 (à propos – ou pas – Amato signifie « Aimé » en italien ; le mot vient du latin « amator », qui a donné « amateur » en français).

En 2012, Massimo Amato "conseiller scientifique auprès de la Ville", parlait volontiers
de la future SoNantes (extrait d'une copie d'écran, page Facebook de la Sonantes)
Parler aujourd’hui, à Nantes, de l’avenir de l’euro, n’est-ce pas une manière de noyer le poisSoNantes ? Mais non, pas du tout, voyons. Massimo Amato est l’invité du Collège des transitions sociétales, un « think & do tank » local qui se consacre aux grandes idées sur l’avenir de la société. Il ne s’abaisse pas à des thèmes aussi minimes qu’une monnaire locale. Toute question sur la SoNantes serait donc malvenue.

01 décembre 2017

Le musée d'arts de Nantes a-t-il choisi le bon Saint Matthieu ?

Une quarantaine de tableaux de Nicolas Régnier sont exposés jusqu'au 11 mars 2018 au musée d’arts de Nantes. Celui qui a fait le plus de chemin pour parvenir jusqu’à nous est Saint Matthieu et l’Ange, venu de Saratosa, en Floride. Il a été légué en 1936 par John Ringling au musée qui porte son nom et n’en est jamais sorti.

Saint Matthew and the Angel par Nicolas Régnier,
John and Mable Ringling Museum of Art, Sarasota, Florida
Jamais ? Une rapide recherche en ligne le montre pourtant ici et là, et puis encore ailleurs. Il est passé en vente aux enchères le 27 octobre 2010, le 15 avril 2011, le 29 novembre 2012, le 22 février 2013, le 3 décembre 2013 et le 10 décembre 2015, sous réserve d’autres ventes non répertoriées. Cela fait beaucoup pour une seule œuvre sédentaire.

En fait, ce Saint Matthieu existe en une demi-douzaine de versions. Autant peintre que marchand d’art, Nicolas Régnier a pu produire à la chaîne ; on le soupçonne même d’avoir fourgué quelques faux peints par l’un de ses gendres. D’un vendeur à l’autre, le tableau est tantôt « de Nicolas Régnier », tantôt attribué à son atelier ou à un « follower ».

La version passée en salle des ventes à Munich en 2015 était en principe « de Nicolas Régnier ». Elle a été adjugée 8.500 euros. À Drouot, un peu plus tôt, le même Saint Matthieu, toujours « d’une parfaite originalité », et expertisé par le professeur Mina Gregori, était estimé entre 8.000 et 12.000 euros. À ce tarif là, le musée d’arts aurait mieux fait d’acheter carrément le tableau au lieu de faire venir son frère de Floride à grands frais !